Le 8 mars, nous célébrons la Journée Internationale des Droits des Femmes. Officialisée en 1977 par les Nations Unies, cette journée revêt un double objectif. Le premier est de rendre hommage au chemin déjà parcouru : célébrer les victoires et les acquis des droits des femmes, résultats de leurs combats de long-terme. Le second est pointer du doigt le chemin qu’il reste à faire : mettre en lumière les luttes encore nécessaires aujourd’hui et ainsi de faire entendre les voix des femmes et leurs revendications.
Dans cet article, nous allons donc mettre en lumière l'importance de cette journée et te proposer des pistes concrètes pour t'engager.
« La sororité, c’est agir à la marge sur le cœur du système »
Pourquoi cette journée internationale est encore nécessaire aujourd’hui ?
Tout d’abord, cette journée est nécessaire car on ne veut plus entendre que c’est « la journée de la femme » ou des réflexions du style « il n’y a pas la journée des hommes » ou encore « chez moi c’est tous les jours la journée de ma femme ». Cette journée internationale des droits des Femmes est centrée sur l’accès aux droits des femmes partout dans le monde : les droits acquis, les droits à acquérir. Le groupe des femmes reste une minorité – pas au sens numéraire mais au sens des rapports de domination en œuvre dans les sociétés patriarcales.
Le droit à la vie
Le paroxysme de la violence patriarcale sur la négation des droits des Femmes est le féminicide : la privation du droit des femmes à la vie. En France, 113 femmes ont été tuées en 2021 par leur (ex)-compagnon. Ce décompte comprend par ailleurs seulement les femmes tuées dans le cadre conjugal, le chiffre augmentant mécaniquement si l’on prend en compte les femmes dans d’autres contextes (incluant les femmes transgenres, les travailleuses du sexe et autres catégories très vulnérables par exemple) tuées. Nous pouvons être content.e.s que le mot féminicide soit déjà plus communément employé (plutôt que crime passionnel…), en particulier dans la sphère médiatique – pourtant, de nombreuses femmes continuent de mourir chaque année, écrasées par l’étau du patriarcat.
Le droit de disposer de son corps
Toujours en France, on peut facilement citer l’actualité récente pour le non-respect de ce droit en ce qui concerne les femmes, notamment au niveau des vêtements : le rejet des femmes portant un voile des compétitions sportives en est l’exemple récente le plus criant – on ne manque malheureusement pas d’exemple dans ce domaine. A l’intersection entre islamophobie, racisme et sexisme, des femmes de confession musulmanes portant le voile se voient petit à petit, en plus d’être stigmatisées et essentialisées régulièrement, niées le droit à participer à la vie sportive de compétition. L’association formidable Les Hijabeuses qui se battent pour faire respecter la laïcité, et non ses interprétations dévoyées dérivant vers un laïcisme liberticide.
Un signal fort d’une lutte qui se poursuit et se transforme
Cette journée internationale des droits de Femmes constitue donc un signal fort dans les revendications des femmes actuelles. Lorsque la loi reconnaît des droits pour une minorité, ici les femmes, de telles journées permettent de mettre l’accent sur les lacunes juridiques, les non-respects de la loi et leurs manquements.
Un signal fort permettant de mettre en lumière la nécessité de faire évoluer les mentalités et les systèmes qui structurent nos sociétés – et pas uniquement la loi, qui découle de ce système. Ces évolutions des mentalités passent impérativement par l’éducation et par le travail de visibilisation, à travers les médias notamment, afin d’œuvrer pour la déconstruction et la remise en question. Si le mouvement #MeToo en 2017 a fait émerger un réel tournant pour la cause féministe, un long travail reste encore à faire.
N’oublions pas les droits des femmes partout dans le monde. Wantohelp se focalise en priorité sur l’engagement local : c’est la raison pour laquelle nous n’allons pas aborder en profondeur ici la question des droits des femmes bafoués quotidiennement dans d’autres pays. De la privation du droit à l’éducation, au refus de se marier, à travailler, à vivre sa sexualité librement : bref, avoir le choix et les libertés fondamentales est loin d’être chose aisée pour les femmes à travers le monde.
S'engager dans la lutte pour les droits des femmes
Des comptes Instagram tels que celui de l’association Nous Toutes ou de la Fondation des Femmes permettent de se tenir au courant des événements et des mobilisations à venir. Ces comptent diffusent également des informations sur l’actualité des droits des femmes en France.
L’Association Les Hijabeuses se bat pour défendre les droits des femmes portant un hijab en France à pratiquer leur sport librement, et lutte contre les volontés perpétuelles de dicter les tenues des femmes, a fortiori les femmes musulmanes.
L’Association Lallab – dont la Présidente de Wantohelp Anaïs et la Directrice du Pôle Média Chaïma font partie comme bénévoles actives – est une très belle association intersectionnelle féministe et antiraciste « qui fait entendre les voix et défend les droits des femmes musulmanes » (@assolallab).
L’Association Humans For Womens (@humansforwomen) qui lutte contre les violences faites aux femmes, aux multiples initiatives et projets, tels que le “collège de l’égalité”
Le collectif VSCyberH (@vscyberh) : collectif également intersectionnel spécialisé dans la lutte contre le cyberharcèlement.
A venir : découvre bientôt sur le site de Want to Help toute une liste de pistes pour t’engager sur ce sujet autour de chez toi !
En cette journée internationale des droits des femmes, Wantohelp aimerait mettre en lumière la sororité, pour lutter contre la concurrence dans laquelle souvent nous nous construisons en tant que femme. Soutenons-nous, remercions-nous, aimons-nous, encourageons-nous. Il y a de la place pour nous toutes. Surtout, unissons-nous pour défendre nos droits.
Et surtout, Wantohelp souhaite montrer que l’engagement et la sensibilisation sont accessibles à tout le monde, et que bien au-delà d’être une affaire de femme, le féminisme concerne chacun.e d’entre nous. Les hommes en premier lieu !
« La sororité est un choix où le pouvoir individuel abdique au profit d’une force collective bientôt prête à l’action. La sororité relève du politique, et a le concret pouvoir de modifier le réel »
Sororité, Chloé Delaume.
Modifions le réel ensemble.
Parce-que s'engager, c'est s'informer.
📚Une Bibliothèque Féministe par Agathe Le Thaillandier avec la participation de nombreuses femmes d’Adèle Haenel à Fatima Daas en passant par Alice Coffin... Chacune de ces femmes décrivent à leur tour un livre (roman, essai, BD) féministe qui a changé leur vie.
📚Tout le monde peut être féministe de Bell Hooks
🎙Un Podcast à Soi sur Arte Radio par Charlotte Bienaimé
🎙Le Cœur sur la Table sur Binge Audio par Victoire Tuaillon :
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