Ce 28 mai correspond à la Journée Mondiale de l'hygiène menstruelle. Créée à l'initiative de l'ONG WASH United en 2014, cette journée, qui a généré l'engagement de nombreux partenaires, a pour projet la sensibilisation à l'importance de l'hygiène menstruelle. Cette journée vise à briser les tabous autour des menstruations et à sensibiliser à l'importance d'une bonne hygiène menstruelle pour toutes les femmes du monde entier.
Mais aujourd'hui, nous allons de parler plutôt de précarité menstruelle plutôt que d' "hygiène" car l'hygiène n'est pas un choix mais relève de réelles dynamiques et déterminismes socio-économiques.
La précarité menstruelle constitue la difficulté ou le manque d'accès des personnes réglées aux protections hygiéniques. La précarité menstruelle a notamment pour origine le coût des produits hygiéniques, qui rend leur accès difficile, et a pour principale conséquence l'exclusion des personnes concernées dont le décrochage scolaire ou l'isolement social. Avoir accès à des protections menstruelles constitue un enjeu de santé publique mais également un enjeu de solidarité.
Dans cet article, nous allons aborder le sujet de l'hygiène menstruelle pour te présenter 3 associations qui luttent contre la précarité menstruelle.
Quelques chiffres sur la précarité menstruelle 👀
1,7 millions de femmes en France manquent de protections hygiéniques.
1 femme sur 3 ne peut changer assez fréquemment de protections hygiéniques pendant ses règles.
39% des femmes les plus précaires ne disposent pas de serviettes en quantité suffisante.
500 millions de personnes dans le monde vivent dans la précarité menstruelle, en 2019.
3 associations qui luttent
contre la précarité menstruelle 👇
Les enjeux de la précarité menstruelle sont donc multiples. Quelles sont les associations qui mènent des actions pour faire face à cette problématique ?
L'association ADSF
ADSF, comme "Agir pour la Santé des Femmes" vise à améliorer la prise en charge et l’état de santé globale des femmes en situation de grande exclusion en organisant des actions favorisant leur accès à des soins adaptés de droit commun à leur genre et à leur parcours de vie.
"La démarche de l’ADSF est basée sur le principe d’action du « aller vers » les femmes en situation de vulnérabilité et/ou précarité pour mieux les accueillir, les accompagner et les orienter pour améliorer leur état de santé global."
Les équipes de l'ADSF regroupent toutes sortes de savoirs faire : on compte parmi elles des sages-femmes, médecins, psychologues cliniciennes, travailleuses sociales ou encore des citoyen·s sensibilisés à la médiation en santé. Elles visent à agir sur le terrain, au plus près des femmes précaires pour répondre à leurs besoins en leur proposant un accès à des soins et dispositifs de santé.
Si l'association est portée sur la santé des femmes au sens large, la lutte contre la précarité menstruelle fait partie de ses diverses actions. Dans la vidéo juste ici, on peut les suivre dans une distribution de kits hygiéniques à Paris.
L'association a récemment publié la revue "Etat des lieux : la santé des femmes en situation de grande précarité en Île-de-France " . Il s'agit d'une étude statistique descriptive réalisée auprès de 1001 femmes, sur la base de la collecte d’informations lors des évaluations réalisées par les équipes ADSF (médicales, psychologues et sociales).
👉 Pour en savoir plus :
L'association Raide Box
"Parce que tous ensemble, nous pouvons CHANGER LES RÈGLES! "
L'association R'aide Box est fondée par 5 étudiantes. Elles utilisent divers moyens pour lutter contre la précarité menstruelle, qu'il s'agisse de récoltes, maraudes, mais également sensibilisations notamment par le biais de conférences ou vidéos documentaires.
Leur point fort est l'utilisation des canaux numériques et réseaux sociaux dans la déconstruction des tabous. En décembre 2020, on peut suivre sur l'instagram de Raide Box, un calendrier de l'avent de posts qui sensibilisent sur divers sujets, tous liés aux enjeux de précarité menstruelle en France ou à travers le monde.
En avril dernier, Raide Box a organisé un évènement en ligne sous forme de webinaire en partenariat avec l'entreprise Periodes dans un objectif de sensibilisation sur les sujets de la précarité menstruelle.
👉 Pour en savoir plus :
L'association "Précarité menstru.elles "
"Démocratiser le sujet et briser le tabou des règles"
Pour la dernière association, direction la Bretagne, où un groupe de trois lycéennes et étudiantes créent l'association Précarité menstru'elles. L'objectif est d'avoir un impact sur les problématiques de précarité menstruelles par le moyen de récoltes et de distributions de protections hygiéniques bio et eco-responsables. Elles visent à mettre en place des distributeurs dans les lieux publics, et ont déjà réussi à en installer dans plusieurs lycées publics bretons.
"Nous avons le plaisir de vous partager la commande de exactement 4 752 serviettes hygiéniques Natracare en partenariat avec Marguerite & cie. Elles ont une nature biodégradable et saines pour la santé. C’est pour ces raisons éthiques que nous avons priorisé cette marque." peut-on lire sur leur compte instagram.
L'association a été récompensée du Prix des 1 000 possibles, lancé par la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Ce prix vise à récompenser les initiatives citoyennes et associatives promouvant l’égalité entre les femmes et les hommes, dans chaque région de France.
👉 Pour en savoir plus :
👉 Pour aller plus loin :
- Le podcast l'Actu des Luttes "Quand la crise sanitaire aggrave la précarité menstruelle" 🎙
- L'émission Vox Pop d'Arte : "LIZZY HALL ET LA PRÉCARITÉ HYGIÈNIQUE" 🎦
Sources :
- Month After Month: Period Poverty , 22 février 2019
- «Combien les règles coûtent-elles dans la vie d’une femme ?», Le Monde, 2019.
- «Etat des lieux : la santé des femmes en situation de grande précarité en Île-de-France», ADSF - Agir pour la Santé des Femmes, 2020
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