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  • Lina

Lutter contre les discriminations LGBTQ+ 🏳️‍🌈 - Comment s'engager ? ✊

Dernière mise à jour : 29 nov. 2021



Le 17 mai dernier marque la Journée Internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Aujourd’hui, on définit cette journée de manière plus inclusive en la désignant de journée de lutte contre la LGBTQphobie.

Dans cet article, nous allons analyser l'enjeu actuel de la lutte contre les discriminations LGBTQ+ et de proposer des pistes d'actions concrètes pour t'engager et soutenir la cause.




Lutter contre l'homophobie et la transphobie : toujours d'actualité en 2021 ?


La campagne 2021 « Plusieurs portent leurs couleurs sans le vouloir » met ainsi l’accent sur les violences qui s’exercent encore partout dans le monde sur les personnes perçues comme LGBTQ+. Les couleurs de l’arc-en-ciel LGBTQ+ sont représentées par des couleurs d’hématomes sur la peau des victimes de violences. Sur ce site, on peut ainsi lire différents témoignages (gros trigger warning).

Le podcast Les Pieds Sur Terre de France Culture du 17 mai 2021 « Violences homophobes » propose quelques témoignages, assez durs à écouter mais illustrant parfaitement l’existence toujours actuelle et présente des violences homophobes.


Ces témoignages cassent ainsi le mythe occidental selon lequel l’homosexualité serait aujourd’hui unanimement acceptée et plus visible que jamais. La lutte contre les discriminations n’est finalement pas uniquement l’affaire du temps, le temps d’éradiquer les quelques discriminations restantes chez les mentalités des personnes les plus âgées. Les dits « actes homosexuels » (souvent mal définis dans la législation) sont encore condamnés par la loi dans au moins 72 États du monde. Certains de ces pays prévoient une condamnation à perpétuité (Nigeria, Libye, Syrie, Inde, Jamaïque par exemple), quand d’autres proclament la condamnation à mort (Afghanistan, Iran, Arabie Saoudite par exemple).



Du côté de la France, selon l’Observatoire des inégalités, les services de police et de gendarmerie français ont enregistré 1 590 crimes et délits anti-LGBT en 2020. Toutefois, les enquêtes menées auprès de la population montrent que « seules 20 % des victimes de menaces ou de violences anti-LGBT déclarent avoir porté plainte, et même seulement 5 % pour les injures ». Ainsi, il faut garder à l’esprit que la majorité des délits et crimes anti-LGBT ne sont pas déclarés à la police, à fortiori ceux qui se jouent « entre proches, dans l’intimité de la famille par exemple » : les enquêtes de l’Observatoire déclarent que plus de 170 000 personnes se disent victimes d’une injure homophobe chaque année.


De plus, les thérapies de conversion continuent d’exister de manière légales en France et dans de nombreux pays occidentaux, ces thérapies archaïques homophobes visant à convertir les personnes homosexuelles à l’hétérosexualité.

Aujourd’hui en France, il est aussi important de noter que les violences transphobes ne sont toujours pas officiellement reconnues en tant que telles par l’État. À ces violences interindividuelles s’ajoutent la violence structurelle des milieux médicaux et administratifs qui perdure et rendent les transitions des personnes transgenres comme des expériences souvent très douloureuses.




La Journée Mondiale de lutte contre les LGBTQphobies est donc toujours nécessaire non comme mémoire aux discriminations passées mais bien pour s’ancrer dans une lutte présente et réelle. L’idée principale derrière cette journée, au même titre que la Journée Internationale de Lutte contre le racisme ,est d’allier action et réflexion sur le sujet, « afin de lutter contre toutes les violences physiques, morales ou symboliques liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre ». Dans tous les pays où la démarche est possible, cette journée veut soutenir l’ensemble des initiatives visant l’égalité des citoyens LGBTQ+.

Évidemment, cette journée s’inscrit donc dans la défense globale des droits humains.


Comment s’engager dans la lutte contre les discrimination LGBTQ+ ?


1. S’informer pour être un bon allié.e des personnes LGBTQ+


Avant même de s’engager pour soutenir les personnes LGBTQ+, il faut se renseigner pour apprendre à être un.e bon.ne allié.e. S’informer peut passer par différents canaux, de la lecture d’essai, l’écoute de podcast, mais aussi par la fiction (romans, séries, films). Comme toute discrimination systémique qui structure une société, nous ne sommes pas à l’abri d’intérioriser des pensées lesbophobes, gayphobes, biphobes ou transphobes. L’information permet ainsi de déconstruire des schémas de pensée que nous avons pu intégrer (au même titre que le sexisme intériorisé par exemple), et qui contribuent à perpétuer dans le temps les stéréotypes et les violences que la Journée du 17 Mai dénonce.


Pour comprendre les enjeux liés aux problématiques des lgbtqphobies en 2021, on te propose différents contenus que tu peux visionner, écouter ou encore lire.


  • Les podcasts 🎙 (pour faire ta vaisselle intelligemment)


Ce podcast réalisé par Camille aborde un ensemble de thématiques pour déconstruire « ce qui est considéré comme naturel et inné en ce qui concerne l’identité de genre et la sexualité ».

Ainsi, on trouve des épisodes comme « Pourquoi je peux dire pédé et pas toi » (épisode 01) ou « Être gay friendly ne suffit pas » (épisode 03). Avec toujours un invité spécialiste du sujet, Camille nous invite aussi à nous questionner sur nos propres discriminations intériorisées à travers les films par exemple (« teen movies, sex academy », épisode 05), l’école (« l’école »). Si vous ne faites pas partie de la communauté LGBTQ+, je vous invite fortement à écouter l’ensemble des épisode, permettant d’être un.e bon.ne allié.e.


🎙 Le podcast « Coming Out » de Spotify qui comprend déjà deux saisons.

Elise Goldfarb et Julia Layani interrogent dans chaque épisode une personnalité connue (de Bilal Hassani à Hoschi en passant par Xavier Dolan), sur son coming out et son parcours pour s’accepter pleinement dans une société où leur identité est encore largement discriminée. Le but ultime de ce podcast est que le principe même du coming out n’existe plus.


  • Les romans 📚 pour une communauté LGBTQ+ plus visible


📚 En Finir avec Eddy Bellegueule de Edouard Louis, qui raconte son enfance dans la misère rurale française, empreinte d’une homophobie dont il a souffert pendant des années. Ce livre, très émouvant, a remporté le Prix Pierre Guérin en 2014 contre m’homophobie et pour l’égalité des droits. Edouard Louis a ensuite écrit Histoire de la Violence (interview de Mouloud Achour juste ici), racontant son agression et son viol (livre particulièrement dur à livre tant il décrit la violence, la domination et l’écrasement) à Paris, montrant que les discriminations homophobes ne sont en rien propres aux classes sociales défavorisées ou aux milieux ruraux, mais transcendent toutes les classes et tous les milieux.


📚 La Petite Dernière de Fatima Daas (2020), dont vous avez certainement déjà entendu parlé. L’autrice y raconte sa vie, sous-couvert de fiction, en tant que lesbienne dans un milieu religieux. Elle aborde notamment ce qu’elle croit être un déchirement entre ses croyants musulmanes et son orientation sexuelle. Elle a été invitée dans la saison 2 du podcast Coming Out.


  • Les films 🎬

🎬 Portrait d’une jeune fille en feu de Céline Sciamma sorti en 2019. Emprunt de female gaze, réalisée par une femme, ce film onirique qui raconte une histoire d’amour interdite entre deux femmes au 18e siècle. Les autres films de la réalisatrices comme La naissance des pieuvres (2007) ou Tom Boy (2011) donnent de la visibilité à des identités invisibilisées dans la grande majorité des films et séries mainstream.


  • Les comptes instagram 📲 (pour scroller intelligemment)

-@lesbien.raisonnables, donne une revue de presse de ce qui se passe de « lesbien » dans le monde


-@lecoindeslgbt, qui est un compte d’informations de la communauté LGBTQ+ assez riche et complet


-@parler_d’elles qui propose des portraits de femmes queers dans l’histoire « Parler d’elles »



2. Soutenir la cause


Enfin, pour s’engager, il faut soutenir. Le soutien peut être financier à travers des dons ponctuels ou réguliers à des associations LBTQ+. Il est aussi important de partager l’information autour de vous, par exemple le repartage en story du travail de certaines associations.

Les associations sont nombreuses, en plus du Refuge que nous avons cité plus haut.



➡️ Il existe des associations internationales comme l’ILGA (Association Internationale des Personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Trans et Intersexes) qui participe notamment à différents forums des Nations Unies en tant que fédération mondiale des organisations LGBTQ+ et bénéficie d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC).








➡️ La Fondation Le Refuge est toujours l’association bien connue en France de soutien des jeunes LGBTQ+, pouvant notamment les accueillir lorsqu’elles sont mises à la rue en raison de leur identité. Elle est présente dans de nombreux départements français, et a mis en place une ligne d’urgence disponible tous les jours 24h/24 : 06 31 59 69 50.



➡️ D’autres associations choisissent des luttes spécifiques comme l’APGL (Association de Parents Gay et Lesbiens) qui soutient la défense des familles homoparentales.





➡️ Les personnes LGBTQ+ résidentes en France, ayant des origines maghrébines ou moyen-orientales, peuvent trouver un soutien auprès de l’association Shams France depuis 2016.


Des associations propres aux problématiques transgenres existent également.


➡️ OUTrans est par exemple une « association féministe d’autosupport pour les personnes transmasculines ou transféminines, non binaire mais aussi pour leurs allié.es cisgenres ». OUTrans lutte ainsi contre la transphobie depuis 2009.





➡️ L’association AcceptessT : Actions Concrètes Conciliants : Education, Prévention, Travail, Equité, Santé et Sport pour les Transgenres, est née en 2010 de la « née de la volonté de créer un groupe d’activités Trans dans Paris qui se focaliserait sur la défense des droits des personnes transgenres les plus précarisées par l’intersectionnalité. ». AcceptessT propose notamment des permanences psychologiques en ligne ou en présentiel tous les lundis de 13h à 17h (sur rendez-vous), mais aussi une parmenencne d’accueil sans rendez-vous tous les lundis.


➡️ L’association Bi’cause quant à elle propose un soutien, en plus d’un espace de réflexion, d’information et de prévention, spécialisé aux personnes bisexuelles et pansexuelles depuis 1997. Malgré le confinement, Bi’Cause propose notamment des activités en distanciel via Discord.


➡️ Le centre LGBT à Paris est une association qui dispose également d’une bibliothèque avec un fond spécialisé LGBTQ+.



Enfin, pour terminer cet article sur une note plus positive, si vous avez besoin d’un lieu de loisir qui soit aussi un lieu safe LGBTQ+ vous pouvez tout à fait vous rendre dans des quartiers comprenant des bars et cafés dans le Marais à Paris. Évidemment, il faut un budget, il faut habiter à Paris ou dans une ville qui propose ce genre d’endroit, mais si jamais vous êtes de passage dans la capitale, le bar queer La Mutinerie et le bar sans alcool LGBT La Constellation sont des bonnes adresses à retenir !




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